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LA FIN DE L’HOMME ROUGE

  • Photo du rédacteur: Administrateur
    Administrateur
  • 25 sept. 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 août 2022




Emmanuel MEIRIEU

Svetlana ALEXIEVITCH


Une nouvelle soirée aux Bouffes du Nord pour La Fin de l’Homme Rouge.

J’ai eu la joie, ce soir, de faire connaître ce lieu à une amie et de voir ses yeux briller en découvrant ce qui est très probablement mon théâtre préféré...

Et de (re)voir avec elle ce spectacle qui m’a bouleversée hier soir, plus que jamais...


Aucune routine, aucune lassitude, bien au contraire...

Une expérience différente à chaque fois... parce que je ne suis jamais tout à fait la même, que les spectateurs qui m’entourent sont différents...

Je trouve d’ailleurs le public de plus en plus enthousiaste, de soir en soir... (le public parisien n’a pourtant pas la réputation d’être facile !) et j’en suis tellement heureuse pour cette belle troupe (sur scène et dans l’ombre des coulisses) qui a choisi les chemins de l’exigence !


Même si je connais les récits, et même des pans de textes par coeur, tout le talent d’ Emmanuel Meirieu et des acteurs qui l’entourent est de nous donner l’impression d’entendre des témoignages qui seraient prononcés pour la première fois.


Des acteurs qui m’apparaissent de plus en plus libres...

Anouk Grinberg, Stéphane Balmino, Evelyne Didi, Jérôme Kircher, Xavier Gallais, Maud Wyler et André Wilms

Evidemment, l’émotion ressentie est aussi à la mesure de ce que chaque spectateur est prêt à recevoir...


Ce qui m’a amenée au théâtre d’Emmanuel Meirieu, ce sont d’abord ces grands artistes qu’il réunit... d’abord parce qu’il les aime et qu’il a envie de les voir sur scène, témoigner face à lui, leur premier public.

Ce qui me touche aussi énormément, c’est son choix d’adapter des textes pour porter les voix d’hommes et de femmes (personnages de fiction ou bien réels) qui sont rarement sur le devant de la scène, que la vie n’a pas épargnés... mais qui font face, avec dignité et une certaine lucidité.


Ce sont les sujets, abordés frontalement, rendant compte de toute la brutalité, de la violence de la vie... mais avec subtilité, pour ouvrir la porte à l’émotion, au questionnement... remuer profondément le spectateur... mais pour le faire grandir, jamais pour le faire sombrer...

« quand on se noie... ne pas se débattre, descendre jusqu’au fond... et pour survivre, transpercer la voûte d’eau »... c’est un peu à ce voyage que nous invite Emmanuel Meirieu


Ce que j’aime aussi tout particulièrement, c’est l’esprit d’équipe qu’insuffle le metteur en scène... et la perception que l’humanité n’est pas seulement dans les thèmes abordés, mais aussi dans la méthode de travail, le fait que chacun apporte sa pierre à l’édifice, sa contribution, en étant stimulé par les autres mais sans entrer en compétition !

Dans le monde fou dans lequel nous vivons, où tous les coups semblent permis, c’est extrêmement rassurant de constater que c’est encore possible...

Cet esprit d’équipe, de troupe... je l’ai perçu sur les visages des acteurs... dans leur complicité ... et à travers les quelques mots échangés avec Emmanuel Meirieu, qui m’ont marquée, comme étant ceux d’un « chef de bande » ou d’un « chef d’orchestre » exigeant et bienveillant, attentif au bien-être et à la cohésion du groupe !

Les voir avancer ensemble, continuer le travail pour l’améliorer encore et toucher plus, autrement... c’est beau...

C’est une grande chance et une belle leçon pour moi de voir et revoir ce spectacle... et les autres créations d’Emmanuel Meirieu, de les faire découvrir à mon entourage, de percevoir à chaque fois des angles différents, des détails nouveaux, preuve s’il en est de la richesse et de la complexité de ces oeuvres et de ce qui fait agir, vibrer les êtres humains que nous « rencontrons » dans ses spectacles ; de percevoir aussi le caractère universel de ces témoignages et la force vitale de ces êtres qui avancent, comme ils peuvent, malgré tout...

Bien plus que du théâtre... une expérience de vie, qui interroge notre humanité.




D’après le roman de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de Littérature 2015


Mise en scène et adaptation Emmanuel Meirieu

Traduction Sophie Benech


Musique Raphaël Chambouvet

Costumes Moïra Douguet

Lumières, décor, vidéo Seymour Laval et Emmanuel Meirieu

Son Félix Muhlenbach et Raphaël Guenot

Maquillage Roxane Bruneton


Avec

Stéphane Balmino

Evelyne Didi

Xavier Gallais

Anouk Grinberg

Jérôme Kircher

André Wilms

et la voix de Catherine Hiegel

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