Le dernier motel avant la nuit

🌟COUP DE COEUR 🌟

La bohème : la chaleureuse salle voûtée des Déchargeurs

Les spectateurs se glissent dans la salle, la lumière se tamise.

Jean Battant (alias Jean-Baptiste Le Vaillant, auteur, compositeur, interprète, acteur) a imaginé et donné vie à  ce

« concert parallèle » ; il se glisse sur scène…

Une présence magnétique : son regard capte les regards de l’assistance. Il s’assied face à nous, et commence à nous relater un souvenir de tournage… Bien plus en fait !

Dès la première seconde, je suis projetée là-bas, sur ce pont, dans la nuit (minuit, deux heures ou trois heures… ) dans une atmosphère qui nous éloigne peu à peu de la réalité…

Avec son grand talent de passeur de mots et d’émotions, à fleur de peau, Jean Battant nous prend par la main et nous entraîne dans son univers…

Nous arrivons au motel… il déplie sa longue silhouette… semble tout à la fois fragile, délicat et solide.

Les musiciens le rejoignent… et la musique , les musiques sonnent… et quelles musiques !!! Entre énergie rock, jazz et douces ballades … le plaisir de jouer, des guitares, une basse, un clavier, un saxophone, des percussions l’harmonica… des voix qui se mêlent aux modulations d’une voix angélique.

La solitude, l’absence, le désir, le temps, la mémoire, l’humour - démoniaque - un téléphone qui refuse de sonner, une recette, un motel désert…

Des ambiances sonores accompagnent le récit.

Nous naviguons entre Lynch, Wenders et Kübrick… mais c’est un univers personnel « qui prend forme et vie sous nos yeux ».

Le coeur bat plus vite, s’ouvre ou se serre, des sourires se dessinent, la musique, le rythme nous entraînent, les refrains nous imprègnent et on commence à les fredonner  …

Quelle joie de partager ce moment suspendu avec ces cinq artistes tous passionnés et talentueux et le public attentif, captivé.

C’est une création qui touchera je crois le plus grand nombre.

Fermer les yeux une seconde, s’abandonner et passer de l’autre côté du réel… se laisser hypnotiser, traverser par la musique, le rythme, la poésie entre nostalgie, angoisses et  rêves.

D’une grande maturité pour un aussi jeune homme !

C’est beau à voir, à vivre, à ressentir.

Vibrant…

C’était la dernière aux Déchargeurs ce 24/06… Reste à espérer une reprise (et peut-être un enregistrement) pour permettre au plus grand nombre cette traversée enthousiasmante !

Grand grand bravo Jean-Baptiste ! Et grand bravo bien sûr à toute l’équipe très talentueuse réunie sur scène : Frédéric, Nicolas, Benjamin et Nicolas, sans oublier celles et ceux qui restent dans l’ombre et vous ont accompagnés.

Texte, mise en scène, jeu (chant, guitare acoustique, harmonica) Jean-Baptiste Le Vaillant Accompagné par Nicolas Rouleau (batterie et création sonore), Benjamin Gazzeri Guillet (basse), Fréderic Ruiz (saxo et clavier), Nicolas Bouillis (guitare électrique) Lumières, son, création sonore Simon Peneau Décors, costumes Anaëlle et Jean-Baptiste Le Vaillant

Crédit photos du spectacle Maël Besnard Crédit retouches photo Julien Louet

📷 Agathe Dulis