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ADIEU LA MELANCOLIE

  • Photo du rédacteur: Administrateur
    Administrateur
  • 2 oct. 2022
  • 3 min de lecture

Un dimanche après-midi, au Théâtre des Quartiers d’Ivry : profiter du grand hall chaleureux de cet ancien bâtiment industriel dans lequel on fabriquait des oeillets métalliques.

En flânant dans la petite librairie, me rendre compte que l’homme que j’ai croisé en arrivant et que j’avais pris pour un simple visiteur est en fait Yann Collette, observateur silencieux, dans son élégant costume d’apparatchik…

Quelques minutes avant l’entrée en salle des spectateurs, voir une partie des acteurs se réunir dans le hall et s’installer autour d’une grande table, comme pour une lecture. Le

spectacle va-t-il débuter là ? Sans nous, spectateurs, en tous cas, puisqu’on nous demande maintenant d’entrer dans la salle…


Quelques images sont projetées sur un écran, gros plans d’un texte, d’un crayon, d’un micro…. sur fond rouge.

En bord de scène, un homme jeune se tient debout, du matériel de sonorisation à portée de mains (Haoyang Wu).


Adieu la mélancolie a été inspiré du récit Le Gène du garde rouge – Souvenirs de la Révolution culturelle de Luo Ying.


Le spectacle débute… un prologue, filmé en direct dans le hall.

Le metteur en scène, Pierre ouvre le dialogue et interpelle ses interprètes (Thibault Vinçon - très convaincant : il m’a fallu une bonne demi-heure pour réaliser que c’était lui) : il confronte sa vision des personnages à celle des interprètes, repose avec eux le cadre historique : Mao, la « révolution culturelle », les traces de cette période de l’Histoire de la Chine et du Monde, leur influence sur la vie de jeunes Chinois, de jeunes Français (Hayet Darwich, Jin Xuan Mao, Chun-Ting Lin, Angie Wang,, Yves Yan, Yilin Yang, Lucie Zhang, iNA-iCH [Kim-Thuy Nguyen Clair et Aurélien Clair]) et d’un trouble américain, Sidney Rittenberg (Yann Collette).


Tous rejoignent alors la scène … on célèbre l’amitié franco-chinoise dans les années 2020… prétexte à la rencontre entre de jeunes gens, héritiers des deux cultures, qui ne savent que faire de ce que les générations de leurs parents et grands parents leur ont transmis.

Allers-retours entre le témoignage d’un passé encore flou, porteur de terreur et d’espoirs et un présent bancal, entre réussite sociale et culpabilité, dans lequel chacun essaie de trouver sa place.

Adieu la mélancolie n’apporte pas de réponse… mais soulève des questions indispensables.

Le spectacle souligne très concrêtement à quel point la paix et la liberté sont fragiles, à quel point la parole, le débat sont indispensables, à quel point nous ne pouvons nous sentir étranger à ce qui se passe ailleurs, même à l’autre bout du monde…et combien le théâtre peut à la fois nous faire vibrer et nous tendre un miroir… faisant cruellement écho aux drames et aux massacres d’hier et d’aujourd’hui.


Les thèmes abordés peuvent faire peur… pourtant la mise en scène audacieuse et la troupe talentueuse réunie parviennent à nous entraîner dans cet univers que nous préférerions certes ne pas connaître mais qui nous concerne tous.

A ne pas manquer.


Librement adapté du « poème document » de Luo Ying, Le gène du garde rouge – Souvenirs de la Révolution culturelle - Éditions Gallimard – traduit du chinois par Xu Shuang, Martine de Clercq

Conception et mise en scène Roland Auzet Adaptation Pascale Ferran

Avec Yann Collette, Hayet Darwich, Jin Xuan Mao, Chun-Ting Lin, Thibault Vinçon, Angie Wang, Haoyang Wu, Yves Yan, Yilin Yang, Lucie Zhang, iNA-iCH (Kim-Thuy Nguyen Clair et Aurélien Clair)

Collaboration artistique Robert Lacombe Musique Roland Auzet – Victor Pavel – iNA-iCH (Kim-Thuy Nguyen Clair et Aurélien Clair)

Scénographie Cédric Delorme-Bouchard Lumière Bernard Revel

Son Julien Pittet

Vidéo Nicolas Comte

Costumes Bénédicte Etienne

Assistanat à la mise en scène Julien Avril Régie générale Séverine Combes, Patrick Le Joncourt


Les 23 et 24 septembre 2022, le Théâtre, scène nationale de Saint Nazaire

Du 30 septembre au 8 octobre : Théâtre des Quartiers d’Ivry, CDN d’Ivry

Du 19 octobre au 21 octobre : Théâtre de La Croix Rousse, Lyon

Du 8 au 9 novembre : MC2, Grenoble

Du 16 au 19 novembre : Théâtre Olympia, CDN de Tours

Du 24 au 26 novembre : Théâtre de la Criée, CDN de Marseille

Du 30 novembre au 1er décembre : Le Grand R, scène nationale de La Roche sur Yon

Du 7 au 8 décembre : Théâtre Liberté, scène nationale de Toulon



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